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Hitchcock et la télévision

Si la parole et les idées de Jean-François Rauger, critique au journal Le Monde et programmateur à la Cinémathèque de Paris, connait  une démocratisation dont on se réjouit dans ces lieux, sa bibliographie reste pourtant bien maigrelette.
Son premier ouvrage, L'oeil qui jouit, était un recueil de texte. Aujourd'hui Rauger attaque un sujet mainte fois abordés en France et dont le livre d'entretien de Truffaut reste encore aujourd'hui un incontournable pour tout cinéphile, Hitchcock.

Quarante ans avant Twin Peaks, Wild Palms et la récente déferlante de show télévisé adoubé par des hommes de ciné, voire réalisé par certains d'entre eux (Scorsese, Fincher ou Tarantino), Alfred Hitchcock était déjà précurseur de cette tendance de consider la petite lucarne avec le plus grand respect qui soit.

Une lucarne, théâtre d’expérimentations.


Entre 1956 et 1962, Alfred Hitchcock a réalisé vingt films pour la télévision, la plupart dans le cadre des séries qu’il produisait, Alfred Hitchcock présente et The Alfred Hitchcock Hour. Quoique peu commentés jusqu’alors, ceux-ci constituent un fragment essentiel de sa filmographie. Pas seulement parce qu’ils ont contribué à la construction d’un personnage devenu une véritable image de marque et étendu la popularité planétaire du Maître du suspense, mais surtout parce qu’ils ont déployé l’art et les obsessions du cinéaste au cœur d’un médium dont il a su saisir la singularité profonde. Entre la continuation par d’autres moyens de son cinéma et l’invention d’une forme, la télévision de Hitchcock ouvre de nouvelles perspectives au suspense et à la vision du monde et de l’homme qu’il signifie. Phénomène industriel et médiatique, l’ensemble de ces téléfilms mérite une analyse détaillée. Elle fera surgir l’existence d’une véritable théorie hitchcockienne de la télévision. L’œil du voyeur devient un œil domestique.

162 pages | 19 euro

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