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I am a ghost | H.P. Mendoza | 2012

Jusqu'à présent, le seul Mendoza que l'on connaissait était Brillante, réalisateur philippin de Kinatay et du récent Captive avec Isabelle Hupert. Mais à partir d'aujourd'hui il faudra compter avec le non moins brillant H.P.Mendoza dont le I Am a Ghost diffusé au festival La Samain du cinéma fantastique à Nice et au LUFF  à Lausanne à ravi notre recrue de choc Edward Pretorius dont vous retrouvez la première critique sur THE END ci-dessous.


L’histoire : un fantôme qui revit indéfiniment les mêmes situations cherche ce qui le retient dans ses souvenirs.

Ce petit bijou d’ambiance et de mise en scène est la révélation et le chef d’œuvre du festival ! L’histoire nous introduit dans l’univers clôt et familier d’une maison où une femme reproduit à l’infini certains moments de sa vie passée. Un éternel retour qui n’ennuie jamais et qui réussit même à intriguer tant les scènes, pourtant simples, sont porteuses d’interrogations. A de multiples reprises on se demande : « pourquoi fait-elle cela ? », « qu’y a-t-il dans cet escalier ? ». Et comme dans tous les bons films de peur, il arrive un moment on l’on voit l’étau se resserrer et où l’on a de moins en moins envie de savoir… En effet, du moment que ce sympathique fantôme est tiré de sa torpeur mécanique, tous les repères du quotidien qui nous rassuraient finissent par tomber et on pressent que les choses vont vraiment mal tourner. Un film à voir donc absolument pour des tas de raisons. L’actrice principale est exceptionnelle et tient une bonne part du film sur ses épaules. La mise en scène privilégie la plupart du temps des plans fixes très beaux, pleins d’ambigüité et composés de manière à évoquer des toiles peintes figeant le souvenir dans l’espace et le temps (on a encore les images précises en tête longtemps après). Le son enfin, à la fois dépouillé et terriblement efficace, nous ouvre les portes de l’au-delà en utilisant notamment les bruits des éléments (air et eau) qui suggèrent une immersion complète dans cette roue intemporelle. Sublime.

Edward Pretorius

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