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D'où viens-tu Dylan ?

Dans la pop culture, les étoiles sont rares, celles qui brillent bien après leurs départs ne sont pas légion. On pourrait en citer dans divers domaines mais certaines sont éternels : Elvis, Marilyn, Michael, Elizabeth, Alfred, Stanley, Bob. Dylan est toujours de ce monde mais comme les Presley, Monroe, Jackson, Taylor, Hitchcok et Kubrick, ils étaient déjà des mythes de leurs vivants et Bob Dylan ne déroge pas à cette règle. Artiste insaisissable, sauvage, bref rock'n'roll, Bob Dylan a marqué le XXième siècle de sa voix mais aussi de son image à travers des apparitions sur grand écran qui restent à chaque fois des moments indélébiles (le personage mutique d'Alias dans Pat Garrett et Billy le kid de Sam Peckinpah).

A 70 ans passés, le chanteur continue de passionner des publics chaque année plus larges. Preuve en sont les dizaines de biographies qui existent aujourd’hui. Il manquait pourtant un ouvrage passionné et critique capable de saisir, année après année, le mouvement perpétuel et les mille visages du Dylan chanteur, poète mais aussi acteur et cinéaste ! Parus dans Libération, Play-Boy ou les Cahiers du cinéma, les articles de Skorecki sont autant de lettres adressées à l’idole. Ils suivent toute la carrière de Bob Dylan, toutes ses facettes, tous ses déguisements : l’enregistrement de l’album culte Higway 61 Revisited, le film Renaldo and Clara, son rôle dans Pat Garrett et Billy the Kid, ses relations à la musique noire, la déception d’un album parfois…
S’il s’adresse amateurs de Dylan, ce livre est aussi une histoire contemporaine : Dylan traverse toute la contre-culture américaine. C’est d’elle, aussi, que ce livre électrique dresse le portrait.

L'auteur
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Louis Skorecki est l’auteur de plusieurs films, livres, dont une chronique de son départ de Libération, Skorecki déménage (2009). Il est surtout connu comme critique de cinéma, aux Cahiers du cinéma du milieu des années 1960 au début des années 1980, puis au quotidien Libération jusqu’en 2007.
En 1978, il publie un long texte au titre programmatique : Contre la nouvelle cinéphilie. La thèse qu’il y développe nourrira tous ses écrits ultérieurs : la cinéphilie des années 1950 ne peut se retrouver que dans le hasard des programmes de la télévision. Impossible de continuer à aimer le cinéma sans s’intéresser en même temps à la télévision, pour le meilleur et pour le pire.
Aux Cahiers, puis surtout à Libération où il tient longtemps une chronique, Skorecki construit un style unique, à la fois érudit et enfantin, flamboyant et agressif qui lui vaut le titre de « journaliste le plus haï de France ». Il devient ainsi l’un des maîtres de la jeune génération, presque à l’égal de son ami Serge Daney.

La force du livre, comme pour les autres ouvrages signés Capricci, c'est qu'il provoque l'irrésistible désir de réécouter le chanteur, de revoir l'acteur et surtout de découvrir le réalisateur. Car parmi les films les plus invisibles et honteusement introuvable en dvd, du moins officiellement, Renaldo & Clara (1978) - seul et unique long-métrage de Dylan - fait partie de ces films désirés par toute une communauté composé aussi bien de cinéphile (curieux) que de fanatique de la star.


J’ai fait « Renaldo and Clara » pour un groupe de gens très précis et pour moi-même, de la même façon que j’ai écrit « Blowin’ in the Wind » and « The Times They Are A-Changin’ ». C’est tout. Mon film parle principalement de l’identité, de l’identité de chacun. Il met à nu l’aliénation du moi intérieur par rapport au moi extérieur, aliénation portée à son extrême. Il parle aussi de l’intégrité, du fait que l’on doit être fidèle à son subconscient, son inconscient, son « superconscient » et à son conscient. L’intégrité est un des aspects de l’honnêteté. Cela est lié à la connaissance de soi. … L’art est un moyen perpétuel de procurer l’illusion. La plus haute ambition de l’art est d’inspirer. Que peut-on souhaiter de mieux que d’inspirer les gens ? J’ai mon point de vue et ma vision personnelle des choses et rien ne peut les modifier parce que c’est la seule chose qui m’appartient. Je n’ai rien à vendre. … Je ne peux pas croire que des gens trouvent qu’un film de quatre heures c’est trop long. Comme s’ils avaient tant à faire… Pour moi, le film n’est pas assez long. Vous pouvez voir un film d’une heure qui vous paraîtra durer dix heures. Je crois que la vision de « Renaldo and Clara » est assez forte pour qu’on oublie le reste. Mais peut-être allons nous être chassés de Hollywood après la sortie du film et obligés de nous exiler en Bolivie. Les Américains sont des gens gâtés ; ils attendent que l’art soit comme du papier peint, posé là, sans aucun effort.
Bob DYLAN


Fresque de presque quatre heures, racontant entre documentaire et fiction expérimentale, la vie d'un couple de chanteur / musicien au cours d'une tournée. Ce puzzle visuel aux critiques contrastés restent à découvrir. Avis aux éditeurs (courageux !).

112 pages | 7.95 euro

A commander par mail à theendstore@gmail(POINT)com

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A noter qu'une exposition à la cité de la Musique (du 6 mars au 15 juillet 2012) retrace le parcours de l'artiste durant les années 60.
Bob Dylan est assurément un des musiciens les plus emblématiques de la seconde moitié du XXe siècle. Dans son parcours d'une exceptionnelle longévité, les années de 1961 à 1966 furent décisives. L'exposition retrace les moments forts de cette période, qui vit Dylan modifier radicalement son approche artistique et susciter une véritable révolution musicale. Conçue par le Grammy Museum de Los Angeles, Bob Dylan, l'explosion rock raconte, au fil de photos inédites, d'objets et de documents rares, ainsi que d'archives audiovisuelles, cette étonnante histoire d'une évolution personnelle marquant un basculement de société.

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