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L'Étrange Festival de Paris : Jour 4/5/6/7

Lorsque nous avons commencé à commenter le festival, nous espérions dire des choses, à défaut d'être intelligentes, qui vous donnent envie de découvrir les films présentés sur les 10 jours de la manifestation. Naïfs comme nous sommes, nous n'avions pas envisagé que les films vus soient décevants, pour ne pas dire énervants, d’où notre silence de ces derniers jours.


Lundi 5 septembre / Soudain le 22 mai
Le Forum des images étant fermé, l’Étrange Festival a déménagé à Montreuil (Cinéma Le Méliès) le temps d'une soirée consacrée à Koen Mortier et à la carte blanche de Jean-Pierre Mocky (Viva la muerte /Fernando Arrabal).
Après la claque Ex Drummer, le second film du réalisateur belge énerve par ses postures "cinéma d'auteur" et même si le réalisateur se défend d'un quelconque calcul, son esprit chaotique et un accident de raccord seraient à l'origine de la narration éclatée, morcelée et racontée par les divers acteurs du drame, nous avons du mal à croire qu'il n'y a pas une quelconque préméditation. Seul le dernier quart d'heure nous a convaincu, le talent de Koen Mortier est bien (trop ?) visible et ce malgré son dispositif narratif (un agent de sécurité revit l'explosion d'une bombe en compagnie d'autres victimes) épuisant et répétitif.

Mardi 6 septembre / Meat / Clinic
Ce jour restera comme la pire journée du festival (et la seule ? nous l’espérons). Meat se révèle très rapidement sans intérêt oscillant entre le fantastique abscons et l’expérimental superficiel. Quant à Clinic, film d'horreur / fantastique australien, inspiré de faits réel, ne témoigne pas d'une grande originalité question mise en scène, et les personnages semblent tous évolués de manière caricaturales.

Mercredi 7 septembre / Super de James Gunn
Peut être le meilleur film vu depuis l'ouverture du festival, Super n'est pas un énième film d’antihéros, ni de super héros mais un drame à l'humour noir proprement (d)étonnant, avec un final alternant avec brio la comédie et l'émotion. Tout le film joue autour de cette ambivalence, drame d'un homme humilié par la vie et/ou comédie d'un homme qui devient un super-héros.
Super est un film vraiment Étrange pour le coup, laissant ce trouble intérieur d'avoir assisté à un film touchant, drôle mais également surprenant par son traitement premier degrés du héros (ennui, attente, fatigue, blessure, doute, tout le quotidien revu et corrigé par James Gunn) et de la violence engendré par ses actes. Déjà auteur d'un sympathique Slither (Horribilis en V.F.), James Gunn, issu de l'écurie Troma (Lloyd kaufman) prouve une nouvelle fois que l'on peut sortir des bas-fonds du cinéma et écrire pour Hollywood (Les Scooby-Doo) et réaliser des films indépendants de très bonne qualité.

Jeudi 8 septembre / Stake Land
A la vision du second long-métrage de Jim Mickle, beaucoup évoque Terrence Malick pour la présence de la nature, des champs de blé et du pollen dans les airs. Ceci est un sacré compliment tant le film n'arrive jamais à trouver l'ampleur métaphysique ou philosophique d'une œuvre du réalisateur américain. Le premier film de Jim Mickle, Mulberry Street (vendu en dvd avec Mad Movies) avait été une (plutôt) bonne surprise mais ce second effort s'avère plus laborieux. Le film est réussi techniquement mais les enjeux nous semblent bien trop vus et revus pour surprendre le spectateur (des femmes et des hommes tentent de survivre dans un monde post-apocalyptique livré aux vampires et autres créatures de la nuit).

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