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Minnelli, Thorpe, LeRoy, une rafale d'Introuvables

Wild Side continue son exhumation de raretés et de classiques. Pour cette nouvelle "fournée" d'Introuvables, il s'agit de film de réalisateurs prestigieux, Richard Thorpe (Ivanhoé, Les Chevaliers de la table ronde), Mervyn LeRoy (La Mauvaise Graine,Quo Vadis) et Vincente Minnelli (Un Américain à Paris, Celui par qui le scandale arrive) dont nous vous rappelons la sortie d'une monographie aux éditions Capricci.


LA MAIN NOIRE / BLACK HAND (1950)
New York, début du XXème siècle. La mafia italienne règne sur la ville. Johnny Columbo veut venger son père avocat tué par des mafieux. Il s'associe avec Louis Lorelli, un policier qui part rechercher des preuves contre les dirigeants de "la Main noire" en Italie. Il y est froidement abattu juste après avoir envoyé les résultats de ses investigations à Johnny qui preuves à l'appui, commence à traquer les gros bonnets de la mafia.

La première surprise est de découvrir le héros de Chantons sous la pluie et d’Un jour à New York sous les traits d’un Américain d’origine italienne s’attaquant à la Main Noire. Le film est d’ailleurs l’une des premières œuvres cinématographiques à dénoncer la toute-puissance de la Mafia - c’est évidemment elle, la Main Noire ! Richard Thorpe, le brillant cinéaste du Prisonnier de Zenda et d’Ivanhoe, décrit avec beaucoup d’intelligence le quartier de Little Italy. Le pittoresque laisse place à un éclairage moins rassurant avec sa terreur, ses policiers impuissants, ses témoins silencieux et l’ombre de la Main Noire dont les chefs criminels peuvent être un simple tailleur ou un sympathique teinturier. Comme La Rue de la mort d’Anthony Mann, le film montre qu’il existe aussi une autre Amérique, loin de Wall Street et des néons de la 42ème rue. Peu connu, ce film réaliste est à découvrir.

Bonus :
 L’esprit de Richard Thorpe  : entretien avec Patrick Brion (13’)
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LAME DE FOND / UNDERCURRENT (1946)
Quand Ann Hamilton fait la connaissance d'Alan Garroway, célèbre inventeur d'un procédé révolutionnaire, c'est le coup de foudre. Ils se marient et partent pour Washington où Ann fait son entrée dans la haute société de la ville. D'abord intimidée par ce milieu, elle finit, par amour pour son époux, à surmonter ses appréhensions. Puis le couple part pour Middleburg, en Virginie. Ann apprend alors que son mari a un frère, et qu'un mystère semble hanter les lieux…

Célèbre en tant que spécialiste de la comédie musicale et de la comédie, Minnelli se révélera aussi un maître du mélodrame, genre qu’il va explorer à égalité avec les deux autres tout le long de sa carrière hollywoodienne. C’est avec Lame de fond, en 1946, après The Clock (grand succès en 45), qu’il commence à travailler ce registre. Certes, on y trouve un soupçon du film noir à la mode à l’époque (un visage qui en masque un autre). Mais déjà Minnelli affirme son sujet : la crainte du réel, le besoin vital de se réfugier dans son rêve et de l’imposer au monde. Il suffit de voir le décor du "mauvais" frère pour saisir immédiatement que c’est à cet univers, celui de l’artiste, et non le monde de la réussite sociale, qu’aspire l’héroïne. L’hypersensibilité sera toujours le moteur de la mise en scène de Minnelli puisqu’elle est le sujet même de son œuvre.

Bonus :
Minnelli, au fond de l’âme : entretien avec Jean Douchet (13’)
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JOHNNY, ROI DES GANGSTERS / JOHNNY EAGER (1941)
Bénéficiaire d'une libération sur parole, Johnny Eager semble être un sympathique chauffeur de taxi. Il est en réalité le chef d'un puissant syndicat du crime qui règne sur les paris et les courses. C'est alors qu'il fait la connaissance de Lisbeth qui fait des études de sociologie et est intéressée par le cas de ce délinquant revenu dans le droit chemin...

Á mi-chemin entre le drame psychologique et le film policier traditionnel, Mervyn LeRoy décrit deux mondes que tout semble opposer, s’attachant au passage aux femmes qui gravitent autour de Johnny et surtout au très curieux personnage de Jeff (Van Heflin, oscarisé pour ce rôle), l’historiographe du gangster pour lequel il a une évidente admiration...
Robert Taylor n’est plus le séducteur du Roman de Marguerite Gauthier mais un homme au double visage face à Lana Turner découvrant ici un univers trouble qui l’étonne et la fascine. Un “film noir” aux éblouissants dialogues incisifs.


Bonus :
LeRoy des gangsters  : entretien avec Patrick Brion (13’)
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Prix : 15 euro pièce

Sortie : le 28 septembre 2011

source : Wild Side

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